top of page

Lapidaire nomade - Du caillou au bijou

“Ce n’est pas toi qui trouve la pierre. C'est la pierre qui te trouve.”


En itinérance depuis déjà plusieurs années, j’ai toujours aimé les pierres. La route est pavée de ces beautés insoupçonnées, qui ne demandent qu’à être révélées.

Sur cette même route, à l’autre bout du monde, j’ai rencontré un tailleur de jade qui a été mon professeur au grand coeur.

​

De retour en France, j’ai souhaité continuer cet artisanat avec, comme toujours, les moyens du bord. Outils sommaires et pierres du chemin ont été mes compagnons pour faire mes premiers bijoux. J’aime leur complexité, leur abondance, leur subtilité, leur fragilité.


Ni géologue, ni minéralogiste, je ne peux nommer chaque pierre travaillée. Chaque bijou est donc le fruit d’une expérience, selon l’inspiration du moment et la latitude que m’a laissée la pierre pour lui apporter une ultime transformation.

Une production artisanale

“Je ne vends pas de pierres. Je vends un travail et une passion.”

​

Aujourd'hui, il est facile de trouver des pierres semi-précieuses taillées et polies à des prix dérisoires, vantant des bienfaits énergétiques. Les marchés sont inondés de ces exhausteurs de chakras bon marché. Au-delà du bien-fondé de ces croyances, qui relèvent de la spiritualité de chacun, la question des conditions de production de ces pierres, c'est à dire depuis leur extraction jusqu'au produit fini, est rarement évoquée.


Les mines à ciel ouvert sont créées aux dépens des forêts. Même si certains prospecteurs replantent ce qu'ils ont détruit, l'impact sur le terrain est loin d'être insignifiant. Certains pays ont vu leurs richesses minérales naturelles littéralement pillées. Les pierres sont ensuite pour la plupart acheminées vers des structures spécialisées, en Inde, au Mexique ou au Brésil, où elles sont taillées, polies et parfois serties de manière industrielle, par une main d'oeuvre aux tarifs dérisoires. Elles sont ensuite négociées dans des "supermarchés" de la pierre, revendues en gros ou au détail à des revendeurs dans les pays industrialisés.

​

Tous mes bijoux sont des pierres ramassées au cours de mes voyages, au hasard de mes pas. Elles sont taillées et polies de manière artisanale, avec de petites machines et prennent jusqu'à quinze heures de travail par pièce. Il se trouve que je ne crois pas en la pertinence de vendre une pierre, pas plus que de l'eau, de l'air ou de la terre. Je vends des heures de travail accompli avec passion.

Téthys - mère de toutes les pierres

Dans la mythologie grecque, Téthys est une déesse marine archaïque, fille d'Ouranos (le ciel) et de Gaïa (la terre). Soeur et épouse du titan Océan, elle est la mère des rivières et symbolise la fécondité marine.

Téthys, c'est aussi un paléo-océan, qui sépara le super continent Pangée en deux sous-continents, Gondwana et Laurasia il y a environ 200 millions d'années. La partie occidentale de cet océan représente l'Europe actuelle. La plupart des pierres qui sont arrivées jusqu'à nous dépassent rarement cet âge déjà avancé.

Des fantômes du passé

Les roches sont le témoin de notre passé. Le nôtre ? Celui de notre terre en tout cas, et même de notre système solaire... Quels climats, quels paysages, quels mystérieux processus destructeurs et créateurs ont façonné le monde jusqu’à aujourd’hui ? Tectonique des plaques, collisions, pression, température, vitesse de refroidissement, mais aussi vent, eau, gaz, matières organiques... Regarder une roche qui compte 500 millions d’années à son actif, c’est regarder en réalité un film géologique qui s’est déroulé sur une échelle bien difficile à appréhender. Bien qu’elles n’aient pas subi la sélection naturelle au sens traditionnel du terme, elles ont suivi leur propre processus évolutif. Elles sont les briques de notre planète, et soupçonnées pour certaines, d’avoir contribué aux débuts de la vie.

bottom of page